Diarrhée: conseils aux voyageurs pour l’éviter

Publié le : 05 février 202110 mins de lecture

Quels sont les différents types de diarrhées, qui en est le plus souvent atteint, quelles en sont les causes ?

Définition

La diarrhée aiguë a une définition bien précise:
– elle a un début brutal.
– les selles sont abondantes (plus de 3/jour), plus ou moins liquides.
– elle est apparue depuis moins de 2 semaines.
– présence de fièvre dans environ la moitié des cas.
– 8 fois sur 10 elle est accompagnée de nausées et de vomissements.
– dans 84% des cas sont signalées des douleurs abdominales.

Fréquence

En France, 1 personne sur 20 consulte chaque année un médecin généraliste pour une diarrhée aiguë. Il existe un pic hivernal en décembre/janvier de 500 000 cas. Un peu plus de femmes que d’hommes en souffrent. Les enfants en bas âge ( < 4 ans) sont 2 fois plus touchés; les personnes âgées de plus de 50 ans le sont 2 fois moins.

Les facteurs de risque

Les diarrhées hivernales peuvent avoir plusieurs origines. Le pic épidémique est attribué le plus souvent à des gastro-entérites virales (rotavirus et calicivirus) surtout chez l’enfant de moins de 5 ans (40% des causes). Les facteurs de risque de contamination sont: la présence dans l’entourage d’un enfant de moins de 2 ans présentant une diarrhée aiguë souvent acquise en collectivité (crèches), les erreurs d’hygiène corporelle et alimentaire et, pour les diarrhées d’origine alimentaire, la multiplication des voyages à l’étranger en hiver. Enfin. une diarrhée aiguë peut être due à la prise d’un traitement antibiotique de prescription courante en cette saison.

Une contamination par l’entourage

C’est l’enfant de moins de 2 ans qui le plus souvent transmet le virus à l’ensemble de la famille. L’hygiène joue un rôle essentiel pour limiter la contamination et en particulier la manipulation des aliments. Les personnes qui manipulent les aliments sont porteuses de germes, c’est pourquoi il est nécessaire de toujours se laver les mains soigneusement à l’eau chaude et au savon, d’éviter de se moucher ou de tousser, en présence d’aliments. Le contact avec les animaux n’est pas exempt du risque de diarrhée. Les animaux domestiques ne devraient pas s’approcher de la table ou des comptoirs où se trouvent les aliments.

Une origine parfois alimentaire

Dans ce cadre, le problème réside dans le mode de conservation des aliments, plus que dans l’aliment en lui même. Il y a risque de prolifération bactérienne dès qu’un aliment est exposé à une température supérieure à 4°C. Le pic hivernal de diarrhées a, par contre, pu être totalement dissocié de la hausse de consommation de coquillages au moment des fêtes. Et même si les inondations sont fréquentes en hiver, la consommation d’eau du robinet ne constitue en soi pas une cause absolue de diarrhée. En toutes saisons, le contact avec une personne souffrant de diarrhée multiplie par 3 à 4 le risque de développer une diarrhée dans les 3 à 10 jours suivants. En revanche, aujourd’hui, il n’a pas pu être démontré de relation directe entre les virus responsables de rhumes ou de grippe, et ceux responsables de diarrhée.

Un changement d’habitude alimentaire (voyages)

Le seul fait de voyager, et donc de changer ses habitudes alimentaires, majore les risques de diarrhée. De plus en plus, l’évasion vers le soleil tropical est recherchée pendant les vacances d’hiver. Les pays en voie de développement sont des destinations à risque de diarrhée dans 20 à 50% des cas, le plus souvent d’origine bactérienne, par mauvaise conservation et/ou préparation des aliments et des boissons.

Un traitement antibiotique

Du fait de la forte prévalence des épisodes infectieux hivernaux, notamment respiratoires, les médicaments les plus fréquemment en cause dans les diarrhées hivernales sont les antibiotiques.

Moyens de prévention

Les virus étant contagieux. le meilleur moyen pour éviter d’être contaminé est de veiller scrupuleusement aux conditions d’hygiène corporelle (lavage des mains systématique avant de toucher les aliments. toux ou mouchage à distance, …). Il faut veiller aussi à l’hygiène alimentaire (conditions de conservation et de préparation des aliments). en particulier en voyage.

Quelques conseils pratiques

– Les œufs doivent toujours être mangés cuits,
– Les œufs à demi-cuits (mollets) présentent un danger pour les femmes enceintes, les très jeunes enfants, les personnes âgées, les malades,
– Les mets contenant des œufs crus doivent être rapidement, sinon très vite réfrigéré,
– La volaille ne doit jamais être décongelée à la température de la pièce, mais au réfrigérateur ou dans l’eau froide,
– La volaille doit être cuite jusqu’à ce que la chair ne soit plus rosée,
– La viande hachée doit toujours être bien cuite, consommée dans les 24 heures suivant l’achat ou immédiatement congelée. Elle ne doit pas être décongelée à température ambiante,
– Les produits laitiers, lait cru et fromages au lait cru ne doivent pas être consommés une fois dépassée la date de péremption,
– Les céréales cuites, les puddings, la crème fouettée, les fruits de mer, les sauces, ne doivent pas être consommés s’il n’y a pas de garantie d’une conservation constante à une température de moins de 4°C.

Reconnaître un aliment contaminé

– Ne pas acheter de produits périssables s’ils ne sont pas réfrigérés,
– Ne pas acheter de produits couverts de givre ou ayant été décongelés,
– Vérifier les dates de péremption inscrites sur les emballages,
– Ne pas acheter des boites de conserve bosselées, poussiéreuses, ou « gonflées »,
– Ne pas acheter de produits en vrac s’ils ne sont pas servis avec des ustensiles propres,
– Placer la volaille et la viande dans des plastiques différents d’aliments qui se mangent crus (légumes, fruits),
– Ne pas transporter de produits devant être réfrigérés en dehors de sacs prévus à cet effet,
– Éviter de garder des conserves plus d’un an.

Les médicaments à emporter en cas de voyage dans les pays chauds

– Vous trouverez chez votre pharmacien des comprimés à base d’hydroclonazone pour stériliser l’eau.
– Ne pas oublier un thermomètre.
– Si vous partez avec des enfants, les sachets de solutions de réhydratation sont indispensables ainsi que les antipyrétiques (aspirine, paracétamol, ibuprofène) et éventuellement les substituts de lait.
– Les argiles thérapeutiques, aux vertus antidiarrhéiques naturelles, les antiseptiques intestinaux, les anti-émétiques contre les vomissements, voire les antibiotiques seront judicieusement choisis sur avis médical, selon votre pays de destination.

Moyens de prise en charge

Le risque de la diarrhée est celui de la déshydratation notamment chez l’enfant et la personne âgée (sensation de soif, sécheresse des muqueuses, perte de poids et fatigue…).

Les mesures à prendre si vous souffrez de diarrhée

– Il faut vous hydrater avec de l’eau encapsulée ou bouillie (thé), voire utiliser les solutions de réhydratation.
– Il faut vous alimenter avec du riz, des pâtes ou des carottes cuites.
– Un traitement antidiarrhéique, à base d’argiles thérapeutiques par exemple, réduit les symptômes et sera le plus souvent suffisant, éventuellement associé aux anti-émétiques. Les antibiotiques ne doivent être utilisés que si vous avez de la fièvre et en attendant l’accès à un médecin.

Les mesures à prendre si votre enfant souffre de diarrhée

– S’il s’agit d’un nourrisson que vous allaitez, il ne faut pas arrêter.
– S’il est au lait artificiel, il faut l’arrêter pendant la phase aiguë et lui redonner du lait, ou un substitut de lait, au plus tard au bout de 48 heures.
– Il faut, quel que soit son âge, lui faire boire une solution de réhydratation orale aux normes O.M.S., à volonté pendant les 12 ou 24 premières heures. S’il vomit, il faut lui administrer petit à petit à la cuillère. Si vous ne disposez pas de sachets de solutions de réhydratation, il faut utiliser un eau stérilisée salée et légèrement sucrée, mais pas de boissons au cola, trop sucrées.
– Il faut alimenter l’enfant avec du riz, de la soupe de carotte ou des petits pots pomme-coing ou pomme-banane.
– Un traitement antidiarrhéique, par argiles thérapeutiques notamment, permet de réduire la durée de la diarrhée et les antipyrétiques de lutter contre la fièvre.

La consultation médicale s’impose en cas de fièvre persistante, si la diarrhée dure plus de 3 jours ou si elle persiste au retour, s’il y a du pus ou du sang dans les selles et bien sûr pour l’enfant, et la personne âgée s’il existe des signes de déshydratation.

Plan du site