Comment évaluer la dépendance à la nicotine par le test de fagerström ?

Publié le : 17 août 20207 mins de lecture

Total de 0 à 2 traduit une dépendance pharmacologique très faible ou faible.
Vous pouvez arrêter de fumer sans ressentir le besoin de substitut nicotinique. Si toutefois vous redoutez cet arrêt, prenez conseil auprès de votre pharmacien ou de votre médecin.

Total de 3 à 4 la dépendance est encore relativement faible.

Total de 5 à 6 traduit une dépendance pharmacologique moyenne.

L’utilisation de substituts nicotiniques va augmenter vos chances de réussite. Prenez conseil auprès de votre pharmacien ou de votre médecin afin qu’il vous aide à choisir le traitement le plus adapté à votre cas.

Total de 7 à 10 traduit une dépendance pharmacologique forte ou très forte.

L’utilisation de substituts nicotiniques est recommandée pour vous aider à surmonter cette dépendance à la nicotine. Ce traitement doit être utilisé à dose suffisante et adaptée. Prenez conseil auprès de votre pharmacien ou de votre médecin, éventuellement dans le cadre d’une consultation spécialisée d’aide au sevrage tabagique.

Deux des six questions du test de Fagerström permettent d’évaluer rapidement le degré de dépendance physique du fumeur:

– Combien de cigarettes fumez-vous quotidiennement ?
– Combien de temps s’écoule entre le réveil et votre première cigarette ?
Si le fumeur fume 20 cigarettes par jour (un paquet) ou davantage, ou si il fume dans la demi-heure suivant le réveil, il s’agit d’un fumeur fortement ou très fortement dépendant à la nicotine.

1/  » J ‘aimerais arrêter, mais je ne veux pas grossir!  »

– Le fumeur a généralement un sous-poids de 2 à 3 kg par rapport au poids qu’il aurait s’il ne fumait pas. Le « sous-poids » du fumeur est dû à l’action de la nicotine sur le métabolisme. Celle-ci augmente les dépenses caloriques lors d’un effort physique, favorise la lipolyse (mobilisation des graisses, peu stockées par le fumeur) et a un effet coupe-faim indirect (action sur le glycogène hépatique).
– L’arrêt du tabac peut s’accompagner d’une prise de poids en moyenne de O à 2,8 kg chez les hommes et de O à 3,8 kg chez la femme. Il est vrai que certains fumeurs ont pris beaucoup de poids à l’arrêt: il s’agit toujours de grands fumeurs qui ont arrêté seuls, sans aide pharmacologique.
Mais il est possible d’arrêter de fumer sans prendre de poids:
Un traitement nicotinique substitutif approprié permet au fumeur d’éviter toute compensation « boulimique ».
Les conseils pratiques à prodiguer sont:
– manger normalement, mais manger « mieux »;
– faire la chasse aux graisses saturées (viande rouge, charcuterie, fromages…), plats appréciés par les fumeurs dont le goût est altéré, les arômes étant dissous dans les graisses;
– retrouver l’habitude d’un petit déjeuner normal;
– être très vigilant sur la consommation d’alcool;
– augmenter son activité physique afin d’augmenter ses dépenses énergétiques de façon naturelle.

2/ « J’ai déjà essayé seul, mais j’étais terriblement nerveux… Je n’ai pas envie de recommencer !  »
L’irritabilité, la nervosité, l’agressivité font partie des symptômes de sevrage classiques quand un fumeur dépendant tente d’arrêter seul de fumer. Ces symptômes sont considérablement atténués, voire absents, avec une aide pharmacologique adaptée. Et, bien au contraire, l’arrêt du tabac rend plus calme, moins stressé.

3/ « Je pense être dépendant, mais pourtant, quand je suis dans un endroit où c’est interdit, cela ne me manque pas ! »
L’interdit met temporairement en veilleuse le besoin de fumer: exemple du cinéma ou, de façon plus remarquable, l’interdit religieux que représente le Ramadan. Dès que le film se termine, dès que le soleil se couche autorisant alors de fumer, le fumeur voit soudainement la pulsion à fumer renaître. Plus l’interdit est fortement posé, plus il réduit, momentanément, l’envie de fumer.
Mais la dépendance est toujours présente.

Substituts nicotiniques : levée des contre-indications cardiovasculaires

Les contre-indications imposées pour les substituts nicotiniques chez les patients présentant une pathologie cardiovasculaire n’ont plus lieu d’être, selon la recommandation de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) sur le sevrage tabagique (mai 2003). De fait, les RCP (résumés des caractéristiques du produit) des substituts nicotiniques sont en cours de modification pour intégrer ces nouvelles données.

On peut souligner :

  • La suppression des contre-indications cardiovasculaires : infarctus récent du myocarde, angor instable ou s’aggravant, angor de Prinzmetal, trouble du rythme cardiaque sévère, accident vasculaire cérébral récent.
  • La suppression des pathologies cardiovasculaires nécessitant un avis médical ainsi qu’une surveillance médicale (rubrique Mises en garde) : maladies cardiovasculaires sévères (artériopathie périphérique oblitérante, accident vasculaire cérébral, angor, insuffisance cardiaque, vasospasme, hypotension artérielle sévère, hyperthyroïdie, diabète, phéochromocytome.
  • L’ajout, dans la rubrique Pharmacodynamie, de l’information suivante corroborant ce qui précède : « Les effets néfastes de la poursuite de l’intoxication tabagique chez les patients coronariens et /ou des patients ayant des antécédents d’accident vasculaire cérébral ont été clairement démontrés. Des études réalisées chez ces patients ont démontré l’absence d’effet délétère des substituts nicotiniques ».

En pratique :

Substituts nicotiniques commercialisés en France :

  • Comprimés sublinguaux : NICORETTE MICROTAB 2 mg.
  • Comprimés à sucer : NIQUITIN SANS SUCRE 2 mg ou 4 mg.
  • Gommes à mâcher : NICOGUM SANS SUCRE 2 mg, NICORETTE MENTHE SANS SUCRE 2 mg ou 4 mg, NICORETTE ORANGE SANS SUCRE 2 mg, NICORETTE SANS SUCRE 2 mg ou 4 mg, NICOTINELL FRUIT SANS SUCRE 2 mg, NICOTINELL MENTHE SANS SUCRE 2 mg ou 4 mg.
  • Dispositifs transdermiques : NICOPATCH 7 mg/24 h, 14 mg/24 h ou 21 mg/24 h, NICORETTE 5 mg/16 h, 10 mg/24 h ou 5 mg/24 h, NICOTINELL TTS 7 mg/24 h, 14 mg/24 h ou 21 mg/24 h, NIQUITIN 7 mg/24 h, 14 mg/24 h ou 21 mg/24 h, NIQUITINCLEAR 7 mg/24 h, 14 mg/24 h ou 21 mg/24 h.
  • Dispositif pour inhalation : NICORETTE INHALEUR 10 mg.

En savoir plus :

Extraits de la recommandation « Les stratégies thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses de l’aide à l’arrêt du tabac » (Afssaps – mai 2003).

« Les substituts nicotiniques sont bien tolérés chez les patients coronariens et ne provoquent pas d’aggravation de la maladie coronarienne ou de troubles du rythme (niveau de preuve scientifique des études : II). Les substituts nicotiniques sont recommandés chez les patients coronariens fumeurs (Grade B – Force des recommandations) ».

« Les substituts nicotiniques peuvent être prescrits dès la sortie de l’unité de soins intensifs au décours immédiat d’un infarctus du myocarde (Grade C – Force des recommandations). Toutefois, le prescripteur doit prendre en compte la perte de la tolérance à la nicotine si le patient n’a pas fumé récemment (Accord professionnel). Au décours d’un accident vasculaire cérébral, l’utilisation des substituts nicotiniques est possible si le sujet a rechuté son tabagisme (Accord professionnel) ».

16/01/2004 – L’Officiel du médicament / Modification du libellé d’AMM
Source: RCP – Recommandation de l’Afssaps (mai 2003)

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