Grossesse et médicaments

Publié le : 09 février 202116 mins de lecture

Acide acétylsalicylique … DOULEUR

Grossesse: Déconseillé pendant les 5 premiers mois. Éviter toute prise prolongée. Le traitement ponctuel au cours des deux premiers trimestres ne semble pas poser de problème. Par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser l’aspirine en traitement chronique au-delà de 150 mg/jour. En revanche, l’aspirine est absolument contre-indiquée à partir du 6° mois de la grossesse (hypertension pulmonaire avec fermeture prématurée du canal artériel). Déconseillé en dehors d’utilisations cardiologiques ou obstétricales extrêmement limitées et surveillées.
Allaitement: Déconseillé surtout lors de la première semaine suivant la naissance. A prendre de préférence après la tétée.

Ibuprofène

Grossesse: Aucun effet malformatif particulier n’a été signalé. Cependant, des études épidémiologiques complémentaires sont nécessaires afin de valider cette notion. Au cours du troisième trimestre, tous les inhibiteurs de synthèse des prostaglandines peuvent exposer le fœtus à une toxicité cardiopulmonaire (hypertension pulmonaire avec fermeture du canal artériel) et à un dysfonctionnement rénal pouvant aller jusqu’à l’insuffisance rénale avec oligohydramnios. En conséquence, toute prise d’AlNS est absolument contre-indiquée à partir du 60 mois.
Allaitement: Passage minime dans le lait maternel. Par prudence, il convient d’éviter toute administration.

Paracétamol

Grossesse: Effet tératogène lors du premier trimestre de la grossesse non démontré. Aucune toxicité fœtale n’a été décrite à ce jour lors de l’administration au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse. Dans les conditions normales d’emploi, il peut être délivré pendant toute la durée de la grossesse.
Allaitement: Passage faible dans le lait maternel. A dose thérapeutique, l’administration est possible pendant l’allaitement.

Codéine – Codéthyline

Grossesse: il n’y a pas d’étude de tératogenèse disponible chez l’animal. En clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à ce médicament est insuffisant pour exclure tout risque Au cours des trois derniers mois de la grossesse, la prise chronique de pholcodine par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. En fin de grossesse, des posologies élevées, même en traitement bref, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser la pholcodine pendant la grossesse.

Allaitement: La pholcodine passe dans le lait maternel. Avec la codéine, quelques cas d’hypotonie et de pauses respiratoires ont été décrits chez les nourrissons, après ingestion par les mères de codéine à doses supra-thérapeutiques. En cas d’allaitement, et par extrapolation avec la codéine, la prise de ce médicament est contre-indiquée.

Dextrométhorphane … (molécule retirée du marché en 2010)

Grossesse: il n’y a pas de données fiables de tératogenèse chez l’animal. En clinique, les résultats des études épidémiologiques menées sur des effectifs restreints de femmes semblent exclure un effet malformatif particulier du dextrométhorphane En fin de grossesse, des posologies élevées, même en traitement bref, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. Au cours des trois derniers mois de la grossesse, la prise chronique de dextrométhorphane par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. En conséquence, l’utilisation ponctuelle du dextrométhorphane ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.
Allaitement: Le dextrométhorphane passe dans le lait maternel; quelque cas d’hypotonie et de pauses respiratoires ont été décrits chez des nourrissons, après ingestion par les mères d’autres antitussifs centraux à doses supra-thérapeutiques. En conséquence, la prise de ce médicament est contre-indiquée pendant la grossesse.

Pholcodine

Grossesse : Il n’y a pas d’étude de tératogenèse disponible chez l’animal. En clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à ce médicament est insuffisant pour exclure tout risque. Au cours des trois derniers mois de la grossesse, la prise chronique de pholcodine par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. En fin de grossesse, des posologies élevées, même en traitement bref, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser la pholcodine pendant la grossesse.

Allaitement: La pholcodine passe dans le lait maternel. Avec la codéine, quelques cas d’hypotonie et de pauses respiratoires ont été décrits chez les nourrissons, après ingestion par les mères de codéine à doses supra^thérapeutiques. En cas d’allaitement, et par extrapolation avec la codéine, la prise de ce médicament est contre-indiquée.

Acétylcystéine

Grossesse : Il n’y a pas de données fiables de tératogenèse chez l’animal. En clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique particulier n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à l’acétylcystéine est insuffisant pour exclure tout risque. En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser l’acétylcystéine pendant la grossesse.
Allaitement : Il n’existe pas de données concernant le passage de l’acétylcystéine dans le lait maternel. Cependant, compte tenu de sa faible toxicité, les risques potentiels pour l’enfant apparaissent négligeables en cas de traitement par ce médicament. En conséquence, l’allaitement est possible.

Carbocistéïne

Grossesse: Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène. En l’absence de données cliniques disponibles, par précaution, éviter l’administration de ce produit pendant la grossesse.
Allaitement: La carbocistéïne passe dans le lait maternel. Utilisation non conseillée malgré sa faible toxicité.

Guaifénésine

Grossesse: En l’absence de données, l’administration est déconseillée.
Allaitement: Par prudence, déconseillé en raison du manque de données.

Cimétidine

Grossesse: Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène de la cimétidine, mais une fœtotoxicité à type d’effet antiandrogène lors d’une administration prolongée. En l’absence d’effet tératogène chez l’animal, un effet malformatif dans l’espèce humaine n’est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l’espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l’animal au cours d’études bien conduites sur deux espèces. En clinique, l’utilisation de la cimétidine au cours d’un nombre limité de grossesses n’a apparemment révélé aucun effet malformatif ou fœtotoxique à ce jour. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les conséquences d’une exposition en cours de grossesse. En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser la cimétidine pendant la grossesse.

Allaitement: En cas d’allaitement ou de désir d’allaitement et compte tenu du passage de la cimétidine dans le lait maternel, par mesure de précaution, il convient de ne pas utiliser ce médicament chez la femme qui allaite.
Famotidine …

Grossesse: Risque tératogène non démontré chez l’animal. En clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique n’est apparu à ce jour. Par mesure de précaution, l’utilisation de famotidine est à éviter pendant la grossesse.
Allaitement: Utilisation non recommandée. Compte tenu du passage de la famotidine dans le lait maternel.

Alginate de sodium

Grossesse et Allaitement: Les études chez la femme ou chez l’animal ne sont pas disponibles. La possibilité d’un risque est très faible puisque l’absorption gastrique est nulle.
Magnésium (carbonates et hydroxydes) …
Grossesse et Allaitement: Aucun effet nocif observé. Aucune étude contrôlée disponible chez la femme enceinte.
Prendre en compte les interactions médicamenteuses.

Aluminium (phosphate)

Grossesse et Allaitement: Il n’y a pas de risque puisque le phosphate d’aluminium est insoluble et ne se résorbe pratiquement pas en dehors du tractus gastro-duodénal. A administrer à faibles doses car absence d’étude contrôlée.

Diméticone

Grossesse et Allaitement: Ne présente pas de risque: substance non absorbée au niveau gastro-duodéno- intestinal.

Dimenhydrinate

Grossesse: En l’absence d’études chez l’animal et de données cliniques, le risque n’est pas connu.Par mesure de prudence, ne pas conseiller la dimenhydrinate lors de la grossesse.
Allaitement: Absence de données sur le passage dans le lait maternel. Par prudence, substance à éviter.

Diphenhydramine

Grossesse: Par prudence, ne pas utiliser la diphenhydramine pendant le premier trimestre de la grossesse (résultats contradictoires observés lors d’études chez la femme enceinte).Possibilité de somnolence ou d’hyperexcitabilté en fin de grossesse.

Allaitement: Utilisation non recommandée pendant l’allaitement.

Lopéramide

Grossesse: Absence d’embryotoxicité et d’effet tératogène démontrés chez l’animal et la femme enceinte.Par prudence, peser le bénéfice contre les risques potentiels sur le fœtus, particulièrement lors du premier trimestre.
Allaitement: Les quantités retrouvées dans le lait maternel sont très faibles (< 0,5 ng / ml). Toutefois son administration est déconseillé pendant l’allaitement.

Charbon végétal activé

Grossesse et Allaitement: Le charbon végétal activé ne présente pas de risque: substance non absorbée au niveau gastro-duodéno-intestinal.
Anthraquinones (séné, bourdaine…) …
Grossesse: Aucune étude contô1ée n’a été effectuée chez la femme. Par prudence, à éviter. Allaitement: Déconseillé en période d’allaitement car de faibles quantités ont été retrouvées dans le lait.

Bisacodyl

Grossesse et Allaitement: Par prudence, il est préférable de ne pas utiliser le bisacodyl chez la femme enceinte (particulièrement pendant les trois premiers mois) ou en période d’allaitement.

Paraffine

Grossesse et Allaitement: Les huiles minérales ne sont pas absorbées. Une utilisation chronique peut entraîner une diminution de l’absorption des vitamines liposolubles.

Lactulose

Grossesse et Allaitement: Le lactulose n’est pratiquement pas absorbé au niveau de l’intestin grêle (< 3%). Un risque pour le fœtus et l’embryon est donc peu probable.

Phénobarbital

Grossesse: Effet tératogène démontré chez l’animal. Risque malformatif minimal ou nul dans l’espèce humaine. En fin de grossesse, risque de survenue de syndrome de sevrage, de dépression respiratoire, de syndrome hémorragique décrits à doses élevées et en traitement chronique. Son utilisation impose un traitement de courte durée et aux doses préconisées en l’absence de donnéescomplémentaires.
Allaitement: Utilisation non recommandée en raison du passage du phénobarbital dans le lait maternel.

Doxylamine

Grossesse: Les études épidémiologiques n’ont pas mis en évidence d’effet malformatif dans l’espèce humaine. Par prudence, il est recommandé d’éviter l’administration de la doxylamine pendant le premier trimestre de la grossesse.
Allaitement: Déconseillé car présence de faibles quantités dans le lait maternel.

Isothipendyl, Prométhazine, Phénothiazines

Grossesse: Des études épidémiologiques en début de grossesse ont montré une légère augmentation du risque de malformation cardiovasculaire. Par mesure de prudence, ne pas conseiller les phénothiazines durant le premier trimestre de la grossesse. En fin de grossesse, lors d’un traitement maternel prolongé, il est possible d’observer une somnolence ou une excitabilité chez le nourrisson.
Allaitement: Compte tenu d’un passage réel mais faible de cette classe de produits dans le lait maternel et des propriétés sédatives de l’isothipendyl, en cas d’allaitement la prise est à éviter.

Vitamine A

Grossesse: La présence de Vitamine A conditionne la conduite à tenir en cas d’utilisation en cours de grossesse. La Vitamine A est tératogène chez l’animal sur plusieurs espèces. Dans l’espèce humaine, des cas de malformations ont été rapportés avec de fortes doses. Toutefois, à ce jour, l’absence d’étude épidémiologique fiable et le faible effectif des notifications isolées empêchent de conclure définitivement sur la réalité de ce risque malformatif. En conséquence, compte tenu de l’apport alimentaire quotidien, il est recommandé de ne pas dépasser 5000 Ul de Vitamine A d’origine médicamenteuse par jour.
Allaitement: A dose élevée, il existe un risque de surdosage chez le nouveau-né. En conséquence, compte tenu de l’apport alimentaire quotidien, il est recommandé de ne pas dépasser 5 000 Ul de Vitamine A d’origine médicamenteuse par jour.

Vitamine C

Grossesse: il n’y a pas d’étude de tératogenèse disponible chez l’animal. En clinique, un recul important et des grossesses exposées en nombre suffisamment élevé, n’a pas révélé d’effet malformatif ou fœtotoxique de la vitamine C. En conséquence, l’utilisation de la vitamine C ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.
Allaitement: En l’absence de données sur le passage de la vitamine C dans le lait maternel son utilisation est à éviter pendant l’allaitement.

Phényléphrine

Grossesse: En raison de propriétés vasoconstrictices puissantes, l’utilisation de médicaments comportant de la phényléphrine ne doit être envisagée au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse que si nécessaire. A déconseiller pendant le 1e trimestre: risque d’hypertension maternelle en utilisation chronique.
Allaitement: En raison de l’absence de données du passage de ce médicament dans le lait maternel, l’utilisation de celui-ci est à éviter pendant l’allaitement.

Pseudoéphédrine

Grossesse: En l’absence d’effet tératogène chez 1′ animal, un effet malformatif dans l’espèce humaine n’est pas attendu. En effet, à ce jour les substances responsables de malformations dans l’espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l’animal au cours d’études bien conduites sur deux espèces. En clinique un recul important et des études épidémiologiques négatives, portant sur quelques centaines de femmes semblent exclure un effet malformatif de la pseudoéphédrine. La toxicité fœtale est celle de l’action pharmacologique de la molécule: tachycardie et hyperactivité fœtale. En conséquence, la pseudoéphédrine peut être prescrite pendant la grossesse si besoin. En cas de détresse fœtale, ou lorsqu’il existe une pathologie maternelle hypertensive, la prescription de ce médicament est déconseillée.
Allaitement: La pseudoéphédrine passe dans le lait maternel. Ce médicament est déconseillé chez la femme qui allaite, en raison de possibles effets cardiovasculaires (tachycardie) chez le nourrisson.

Lévomenthol, camphre

Grossesse: Les spécialités qui contiennent des dérivés terpéniques (lévomenthol, camphre) peuvent entraîner, à doses excessives:
– des accidents à type de convulsions chez le nourrisson et chez l’enfant,
– des pauses respiratoires et des collapsus chez le nourrisson.
Allaitement: il est préférable de ne pas utiliser ce médicament du fait:
– de l’absence de donnée cinétique sur le passage des dérivés terpéniques dans le lait,
– et de leur toxicité neurologique potentielle chez le nourrisson.

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