Sang occulte dans les selles

Publié le : 08 février 202117 mins de lecture

Une recherche de sang dans les selles est réalisée pour mettre en évidence un saignement digestif occulte.
Indications:

– dépistage du cancer colo-rectal,
– Mise en évidence d’un saignement digestif en l’absence de saignement visible. Cet examen peut être prescrit devant l’existence d’une symptomatologie évocatrice ou devant une anémie ferriprive d’étiologie inconnue.

Conditions de prélèvement:

L’analyse est réalisée sur un échantillon de selles. Ce test peut être négatif du fait de l’hétérogénéité du prélèvement fécal et du caractère intermittent du saignement, d’où l’intérêt de répéter cet examen sur trois jours.

Méthodes analytiques:

Les laboratoires de biologie médicale réalisent cette recherche par une technique immunochimique qui ne détecte que l’hémoglobine humaine non digérée, à la différence des tests chromogéniques (tests au gaïac),
– Seules les méthodes immunologiques sont reconnues par la nomenclature des actes de biologie médicale.

Interprétation:

Chez le sujet sain, les selles ne contiennent pas de sang en quantité mesurable.

– Les étiologies des hémorragies digestives occultes sont les mêmes que celles des hémorragies macroscopiques. Une origine colique, rectale et anale est retrouvée dans 95 % des cas, l’intestin grêle n’étant impliqué que pour 5 % des cas.
– Les principales étiologies sont: une diverticulose colique (25 %), une tumeur maligne (20 %), une angiodysplasie (17 %), des hémorroïdes (12 %), des polypes et/ou tumeurs villeuses (9 %), des ulcérations thermométriques et des traumatismes ano-rectaux (3 %), une fissure anale (3 %), une maladie inflammatoire de l’intestin (2 %), etc …
– Tout patient ayant un test de recherche de sang positif devra donc être pris en charge pour des examens complémentaires.

Sérodiagnostic de la syphilis (ex BW)

La syphilis est une maladie strictement humaine à transmission vénérienne dans 95% des cas. La contamination est presque toujours directe par contact vénérien. Elle peut être congénitale par transmission materno-foetale à partir du 4ème mois de grossesse. La maladie évolue schématiquement en trois phases:
la syphilis primaire, qui succède à une incubation silencieuse d’environ trois semaines en moyenne,
la syphilis secondaire (du 2ème mois à la 4ème année),
la syphilis tertiaire (de 2 à 10 ans après l’infection initiale, chez les sujets non traités ou insuffisamment traités).

Indications:

l’agent de la syphilis est le Treponema pallidum subspecies pallidum; c’est une bactérie non cultivable. La sérologie est la méthode la plus utilisée pour le diagnostic de la syphilis.

Conditions de prélèvement

prélèvement de sang veineux (LCR en cas de suspicion de neurosyphilis), sans anticoagulant. Conservation à température ambiante, transmission dans la journée, 1 an à – 20 °C.

Méthodes sérologiques

en France le sérodiagnostic repose légalement depuis 1980 sur la réalisation conjointe de deux tests:
– un test non tréponémique (recherche d’anticorps anticardiolipides ou réagines), VDRL (Venereal Disease Research Laboratory),
– un test tréponémique (utilisant un antigène tréponémique) au choix du biologiste, soit TPHA (Treponema Pallidum Haemagglutination Assay), soit ELISA, soit FTA-Abs (Fluorescent Treponemal Antibody Absorption Test).
En cas de réaction positive ou dissociée, un titrage doit être pratiqué sur chaque groupe.
La recherche d’IgM doit être réalisée par deux techniques (FTA-Abs et ELISA).
Interprétation:
– les IgM sont les premiers anticorps à apparaître dans les jours suivant l’apparition du chancre; ils disparaissent les premiers sous traitement,
– le VDRL se positive classiquement après le FTA et le TPHA, environ 20 jours après l’apparition du chancre. Il est très sensible au traitement (intérêt pour le suivi thérapeutique), c’est un test non spécifique (la positivité du test peut survenir en présence d’autres maladies comme les hépatites virales, la mononucléose infectieuse, la varicelle, la tuberculose, la toxoplasmose…) utilisé pour le dépistage de l’infection et son suivi.
– le THPA et l’ELISA IgG ou Ig totales sont positifs du 10ème au 15ème jour après l’apparition du chancre. Les titres diminuent après traitement, mais le plus souvent une cicatrice sérologique persiste,
– le FTA-Abs a une cinétique superposable à celle du TPHA et de l’ELISA, il est de spécificité quasi-parfaite (quand le test est positif, on peut affirmer quasiment sans se tromper qu’il s’agit d’une syphilis) et c’est le test le plus précoce (positif vers le 7ème jour du chancre)
– la présence d’lgM dans le sang du nouveau-né confirme le diagnostic de syphilis congénitale.

Interprétation des tests sérologiques de la syphilis

VDRL
TPHA/ELISA
Interprétation:
pas de
syphilis sauf contage récent, faire
une
2ème
sérologie
+
+
syphilis
probable
+
syphilis
traitée probable
+
faux positif
probable

Sérologie de la toxoplasmose

La toxoplasmose due à Toxoplasma gondii est une parasitose cosmopolite fréquente, habituellement bénigne sauf chez la femme enceinte où la transmission foetale peut être grave. Généralement inapparente, le diagnostic est le plus souvent immunologique. La détermination du statut sérologique est impérative chez les femmes enceintes où le seul risque d’atteinte foetale existe en cas de contamination maternelle durant la grossesse.

Indications

– diagnostic d’une toxoplasmose acquise,
– détermination du statut sérologique chez une femme en âge de procréer.

Conditions de prélèvement

L’analyse peut être pratiquée sur sérum (sans anticoagulant). La conservation est bonne 15 jours à + 4° C et jusqu’à 12 mois après congélation à – 20° C.

Valeurs usuelles

– les techniques sérologiques utilisées sont nombreuses et chacune présente des avantages et des inconvénients (sensibilité, spécificité). La détermination des titres d’lgG et d’lgM est impérative.
– les valeurs usuelles sont exprimées en unités internationales. Les seuils sont variables selon les techniques utilisées (immunofluorescence, agglutination, ELISA, …) et la nature de l’antigène employé. Ces seuils sont indiqués par le fabricant ou le laboratoire.

Interprétation

– l’absence d’anticorps spécifiques (lgG et IgM) signifie l’absence d’immunité, donc de contact antérieur avec le parasite. En cas de grossesse, un contrôle sérologique mensuel est indispensable pour dépister précocement une infection maternelle,
– la présence d’lgG à titre modéré ou fort en l’absence d’lgM signifie généralement une immunité ancienne, donc un contact antérieur avec le parasite. Un deuxième prélèvement à 15 jours d’intervalle peut être utile pour confirmer l’ancienneté de l’infection (taux stables d’anticorps IgG en l’absence d’lgM). L’immunité acquise est définitive,
– la présence d’lgM (titre faible ou fort) en l’absence d’lgG peut signifier une séroconversion récente (contact récent avec le parasite) ; un contrôle sérologique à 15 jours d’intervalle est nécessaire pour confirmer la séroconversion (apparition des IgG),
– la présence d’lgM (titre faible ou fort) en présence d’lgG signifie un contact récent avec le parasite; un contrôle sérologique à 15 jours d’intervalle est nécessaire pour dater l’infection. La détermination de l’avidité des IgG peut également être effectuée.

Le contrôle sérologique doit être effectué dans le même laboratoire avec reprise en parallèle des sérums afin de dater précisément l’infection. Cette datation est essentielle en cas de contamination maternelle en cours de grossesse afin d’évaluer les risques de transmission au foetus et donc d’atteinte congénitale.

Chez les femmes enceintes séronégatives, des conseils hygiéno-diététiques sont donnés pour éviter une contamination (cuisson à coeur de la viande, lavage des végétaux crus, lavage des mains après contact avec le sol, éviter le nettoyage du bac à litière des chats).

TSH – T4L – T3L Bilan thyroïdien

La tri-iodothyronine (T3) et la tétra-iodothyronine (T4) sont les hormones synthétisées par la thyroïde à partir de l’iode circulante sous le contrôle d’une hormone hypophysaire, la TSH (thyréostimuline hormone). T4 et T3 circulent sous formes liées à des protéines de transport, la plus affine étant la TBG (Thyroxine Binding Globuline). Seules les hormones libres sont actives, elles exercent un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.

TSH (thyrotropine)

Hormone hypophysaire qui, par son action sur la thyroïde, joue un rôle essentiel dans le maintien des taux normaux circulants des hormones thyroïdiennes T4 et T3. Le taux de TSH est régulé par un rétrocontrôle négatif des hormones T4 et T3 et par l’hormone hypothalamique TRH (Thyreotropine Releasing Hormone).

– diagnostic d’un dysfonctionnement thyroïdien,
– suivi des traitements de substitution et freination,
– intérêt dans le dépistage de l’hypothyroïdie du nouveau-né, au 3ème jour de vie.

T4 libre (thyroxine)

Principale hormone thyroïdienne. Résulte de la condensation de deux molécules de di-iodotyrosine. La concentration de T4 libre est une meilleure indication de l’état thyroïdien (non influencée par la variation des protéines de transport par rapport au taux de T4 totale).

T3 libre

Dans les conditions physiologiques normales, la T3 représente approximativement 5 % des hormones thyroïdiennes dans le plasma. Elle résulte de la condensation d’une molécule de monoiodotyrosine et d’une molécule de diiodotyrosine. La T3 est produite en grande quantité par la conversion de la T 4 en dehors de la glande thyroïde (désiodase périphérique). Son activité métabolique est plus importante que celle de la T4. La T3 libre (hormone « active ») constitue seulement 0,25% de la T3 totale circulante.

Valeurs de référence

Elles varient selon la technique utilisée:
– TSH : 0,15 à 5 mcU/ml
– T4L: 11 à 28 pmol/l
– T3L: 3 à 8,5 pmol/l
Variations physiologiques:
– T3 libre, T4 libre et TSH élevées chez le nouveau-né,
– TSH abaissée au premier trimestre de la grossesse,
– T3 abaissée chez le sujet âgé sans modification de T4 et de TSH.

Urée-créatinine

L’urée est une molécule de petite taille, très diffusible à travers la membrane des cellules, et sa concentration est identique dans le plasma et Les éléments figurés du sang. L’urée est synthétisée dans le foie et résulte de réactions de désamination des acides aminés. Son élimination dans l’urine est la voie principale d’excrétion de l’azote.
La créatinine endogène est une substance provenant du métabolisme musculaire. C’est la forme d’élimination de la créatine et de la phosphocréatine, toutes deux métabolisées en créatinine. Elle est éliminée par les urines à la suite d’une filtration, suivie d’une sécrétion négligeable lorsque la créatininémie est normale. Indications – Le dosage isolé de l’urée permet d’explorer le métabolisme des protéines. – Le dosage conjoint urée-créatininémie permet d’évaluer la fonction rénale. Conditions de prélèvement Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient ou non un anticoagulant qui est de l’héparinate de lithium. . Conservation possible 24 heures à température ambiante. – Le calcul de la clairance de la créatinine (nécessité d’obtenir des urines de 24 heures) ou le calcul du débit de filtration glomérulaire par des formules permettent d’évaluer la fonction rénale.

Valeurs usuelles

– Urée:
0,10 à 0,60 g/l soit 1,66 à 10 mmol/l.
Des valeurs plus basses sont trouvées chez l’enfant et la femme enceinte. La concentration est variable d’un individu à l’autre et en fonction de l’apport alimentaire en protéines, mais aussi avec le catabolisme protéique endogène.
– Créatinine:

les concentrations varient en fonction de la masse musculaire.
Homme : 60 à 115 µmol/1 ; femme: 45 à 90 µmol/1 ; enfant: 15 à 40 µmol/l.

Interprétation

– la concentration en urée augmente lors de l’insuffisance rénale ou lors du catabolisme protéique (infections, interférences de certains médicaments…),
– au cours des néphropathies, la variation de la créatininémie est un moyen pratique de suivre l’évolution du débit de filtration glomérulaire et d’évaluer la fonction rénale,
– toute diminution de la masse musculaire (cachexie, traitement corticoïde entraînant une fonte musculaire) et toute diminution significative des apports protéiques habituels entraîneront un abaissement de la créatininémie.
La clairance de la créatinine avec recueil des urines des 24 heures reste la meilleure façon d’évaluer la fonction rénale.

Vitamine B12

La vitamine B12 représente un groupe de molécules, les cobalamines. C’est une vItamine hydrosoluble d’origine alimentaire apportée par les protéines d’origine animale: foie, oeuf, viande, poissons, crustacés. Libérées des protéines par l’acidité gastrique, les cobalamines se lient au facteur intrinsèque pour être absorbées au niveau de l’iléon distal et transférées sur la transcobalamine pour passer dans la circulation sanguine. Le foie est l’organe le plus riche en vitamine B12, dont les deux formes actives sont la méthyl-cobalamine et l’adénosyl-cobalamine. Le rôle principal de la vitamine B12 est de maintenir une hématopoïèse normale via le métabolisme de l’homo-cystéine et de la méthionine. Une carence se traduit par une anémie mégaloblastique avec pancytopènie, atrophie des muqueuses digestives, manifestations neurologiques centrales et périphériques pouvant évoluer vers une démence.

Indications

– diagnostic des carences en B12 responsables d’une diminution de l’hématopoïèse avec anémie mégaloblastique arégénérative. La macrocytose est le premier signe de carence en B12 et apparaît avant l’anémie,
– neuropathies sensitives par dégénérescence des nerfs périphériques avec paresthésies des membres inférieurs,
– intégrité du système cutanéo-muqueux, glossite de Hunter.
Conditions de prélèvement:
Analyse sur sérum (sans anticoagulant) ou plasma (EDTA). Les héparinates sont à proscrire. Absence d’hémolyse . Conservation à + 4° C (maximum 24 h) ou à – 20° C (4 à 6 semaines), à l’abri de la lumière et en absence de certains agents pro-oxydants : fer, acide ascorbique.

Valeurs usuelles

– variations en fonction des techniques utilisées; aussi, les valeurs de références doivent être déterminées par chaque laboratoire.
– les taux sériques en vitamine B12 sont très faibles: 160 – 800 pg/ml, et font l’objet d’importantes variations interindividus.
– pendant la grossesse: diminution progressive jusqu’à 40% de la valeur initiale.
Interprétation:
– augmentation: traitement par cobalamine, cirrhose du foie,
– augmentation des transcobalamines : syndrome myéloprolifératif, hépato-carcinome,
– élévation en rapport avec l’état inflammatoire,
– diminution: carence d’apport (végétariens stricts), d’absorption (sujets âgés après gastrectomie), maladie de Biermer, maladie coeliaque, maladie de Crohn, maladie de Whipple, résection iléale, bothriocéphalose, malnutrition protéino-énergétique.

Vitesse de sédimentation (VS)

La vitesse de sédimentation des éléments figurés du sang est mesurée dans une colonne calibrée et graduée. Elle est exprimée par la hauteur en millimètres du plasma surnageant les éléments qui ont sédimenté au bout de 1 heure et de 2 heures. Des techniques plus rapides existent actuellement.

Indications

élément d’orientation diagnostique, non spécifique, mais simple à réaliser, dont le résultat est déterminé par le nombre de globules rouges et leur volume, le taux de certaines protéines, la viscosité du sang.

Conditions de prélèvement

prélèvement (à jeun) de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient un anticoagulant qui est du citrate de sodium. Conservation possible quelques heures à température ambiante.

Valeurs usuelles

– VS 1ère heure: < 7 min
– VS 2ème heure: < 20 min

Interprétation

Accélération de la vitesse de sédimentation:

– âge,
– grossesse,
– infections bactériennes, certaines parasitoses,
– inflammation: rhumatisme articulaire aigu, polyarthrite rhumatoïde,
– péricardites, endocardites, artérites, thromboses vasculaires,
– lupus, sclérodermie, polymyosites,
– maladie de Kahler, maladie de Waldenström, maladie de Hodgkin,
– certaines anémies hémolytiques et hémoglobinopathies,
– cirrhoses et affections hépatiques,
– maladie de Crohn, entéropathies ; certains cancers.

Médicaments pouvant interférer dans le dosage:

– diminution avec les anti-inflammatoires,
– augmentation avec les estrogènes.

Plan du site